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vendredi 14 novembre 2008

Des chiffres et des lettres



Depuis plusieurs jours, nos séances de travail étaient ponctuées de grosses crises. Après avoir choisi ses activités à l’aide des étiquettes (4 activités minimum à choisir parmi 4 grandes familles d’activités plus une qui revient chaque jour et dont je parlerai plus bas), elle se mettait au travail et après une ou 2 activités, se mettait à faire autre chose: regarder des livres, faire des petites activités “annexes” ou traîner et se rouler par terre...
Mes incitations à aller terminer le travail choisi pour pouvoir clore la séance tournaient invariablement au conflit. Résultat: nous terminions la séance très tard, vers 17h30, voire un peu plus, et il ne restait guère de temps pour faire autre chose...

Aujourd’hui, j’ai remis les choses au point avant de commencer en rappelant à Clémence que nous devions avoir fini pour l’heure du goûter, soit 16h/16h30. Pour la motiver, je lui ai proposé de coller sur le tableau l’étiquette de chaque activité terminée avec de la patafix (elle adore la patafix!). Clémence semble semble avoir compris et nous avons passé une bonne séance: pas de crise et fin du travail à 16h30.



Voilà 2 ou 3 fois déjà que Clémence demande à commencer directement par l’écriture avec l’alphabet mobile. Elle a vraiment l’écriture dans la peau en ce moment: régulièrement, dans la journée, on l’entend décomposer des mots ou des groupes de mots. Elle cherche à reconnaître des choses dans les mots écrits dans ses livres. Et elle éprouve une véritable passion pour la calligraphie: elle dessine des lettres avec ses crayons de couleur, elle remplit de lettres mon ardoise pense-bête à la cuisine et se rajoute systématiquement l’activité “calligraphie” à son plan de travail.

Aujourd’hui, quand je lui ai demandé ce qu’elle voulait écrire, ce fut un cri du coeur: “je voudrais écrire Clémence!” L’affaire fut rondement menée, elle connaissait tous les sons et les lettres furent bientôt sur le tapis. Evidemment, ça me chiffonne un peu de voir son prénom écrit comme cela. Je vais passer un petit coup de fil à Catherine pour lui demander si, dans le cas du prénom, on laisse écrire en pur phonétique ou si l’on donne accès aux graphèmes complexes (pas facile, en plus, ici, il y en a 2 à introduire...).
Une fois ce travail fini, elle avait envie de continuer, mais ne savait pas trop quoi écrire. En discutant un peu, elle finit par trouver l’inspiration:




Pour le moment, tout est encore attaché, c’est normal. La coupure viendra avec la lecture et la grammaire.

Bien sûr, après ce travail d’écriture, elle a voulu passer à la calligraphie. C’est “t” qui a eu ses faveurs aujourd’hui. Elle n’a pas choisi la bonne ligne de départ, mais le résultat m’a étonné. Elle est dans une phase de progrès fulgurants sur ce point.





C’est seulement après avoir assouvi sa soif d’écriture qu’est enfin venu le temps du travail sensoriel et de vie pratique.
Elle qui rechignait à passer du temps pour tourner autour du trou des blocs des cylindres ou des figures du cabinet de géométrie, je l’ai vue se poser sur ces 2 activités. Elle a même accepté de refaire son bloc de cylindres en essayant de ne faire aucun bruit. Et alors qu’elle ne l’avait pas choisi en début de séance, elle est allée prendre un tiroir de géométrie qu’elle a consciencieusement touché.




Enfin est venu le temps d’une activité  que Clémence pratique tous les jours depuis samedi: associer les chiffres aux barres rouges et bleues. Après avoir appris parallèlement mais indépendamment les quantités (dans l’ordre) avec les barres rouges et les symboles (dans le désordre) avec les chiffes rugueux, l’enfant associe les 2.
On sort pour cela des petits cartons (les chiffres rugueux sont trop grands) et c’est le moment où l’enfant apprend que le 1 et le 0 placés côte à côte font “dix”.
Pour le moment, Clémence travaille l’association avec ses barres rouges et bleues placées dans l’ordre. Bientôt, elle associera les cartons aux barres placées en désordre sur le tapis puis nous pourrons passer à la boite des fuseaux. Cette progression très lente permet à l’enfant de vraiment bien s’approprier la numération de 0 à 10, fondement de toute la suite.


 





Après quoi, elle est très fière d’aller accrocher son étiquette d’activité au tableau.

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