Le contenu de ce blog est le reflet de mon cheminement dans la pratique de la pédagogie Montessori et n'engage que moi.
Il ne saurait se substituer à une formation de qualité.
Toutes les photos et les textes sont ma propriété. Nul n'est autorisé à les utiliser sans mon autorisation expresse.

vendredi 21 novembre 2008

Quand la dictée me laisse muette




Cette semaine, je sentais bien qu’il y avait quelque chose qui clochait avec les dictées muettes. Clémence voulait bien aller en classe, mais surtout pas faire la dictée muette.
Je crois qu’il y a eu un malentendu le jour où j’ai présenté les images: elle a cru que l’activité consistait à raconter des histoires. Depuis, je ne sais pas trop pourquoi, alors qu’elle aimait bien faire le travail  de l’écriture spontanée, ça bloque sur les dictées.
Cet après-midi, j’insiste un peu, je lui demande de choisir entre écrire le mot qu’elle veut ou la dictée muette. Elle choisit la dictée.

Mais quand, après avoir fait plusieurs activités, l’heure a déjà tourné et qu’il est temps de s’y mettre avant d’aller goûter, je la sens qui rechigne, cherche des échappatoires.
Je lui propose de choisir elle-même 3 images. Elle s’exécute, mais tergiverse encore, tripotant les petits billets de lecture. “Mais c’est quoi, maman, ces petites étiquettes?”
J’explique que ce sont les mots et qu’elle s’en servira quand elle saura lire. “Ah oui! me réplique-t-elle, ici, il y a “lac”!”, dit-elle en prenant précisément le billet de lecture “lac”.
Evidemment, je ne peux rien faire d’autre que confirmer.

“Je sais lire!” exulte-t-elle. J’essaye de garder mon calme et lui demande si elle peut trouver “os”. Elle le trouve sans problème. Pareillement pour “bac” puis pour chacun des autres mots de la dictée. Bizarrement, seul “cor” lui a posé problème.
Clémence rayonne de bonheur, et moi, je suis bien perplexe. Je lui propose d’essayer d’écrire quand même les mots avec les lettres mobiles. Je retourne les billets, mais elle les soulève pour regarder les lettres avant d’aller les prendre dans la boite. Elle ne fait donc pas réellement le travail d’analyse des sons, ou seulement partiellement: lorsqu’elle a toutes les lettres en mains, elle prononce le mot une ou deux fois pour mettre les lettres bien en ordre.




Pendant le goûter, je teste un peu les véritables capacités de lecture de Clémence en utilisant le tableau de la cuisine. La lecture d’une syllabe isolée ne pose pas de problème. Mais elle ne peut pas lire un mot de 2 syllabes. Si j’isole les syllabes, elle les lit, mais elle a du mal à les assembler pour donner du sens au mot.
On en n’est donc vraiment qu’au tout début de la synthèse. Un coup de fil à Catherine m’a aidé à m’orienter dans tout cela. Malgré l’avance qu’elle a, il faut que Clémence continue à écrire. Elle doit faire ses dictées muettes ou au moins écrire spontanément avec le grand alphabet. Elle n’est pas encore totalement au point avec le processus d’analyse.

Pendant quelques temps, je vais lui laisser la possibilité de prendre ou non une activité de langage dans son travail du jour. Il ne faudrait pas créer un blocage avec les dictées muettes qui sont un très bon outil. Alors Clémence a quartier libre en langage pour quelques jours.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire